« Cette semaine j’ai échangé avec une maman sur la politesse car sa petite fille n’avait pas voulu dire « s’il te plaît » et elle se demandait si elle devait la reprendre à chaque fois…
Moi je lui disais que je trouvais ça important et spontanément je lui ai parlé de ma bonne-maman qui insistait toujours quand on rentrait dans un magasin ou qu’on rencontrait quelqu’un pour dire « bonjour monsieur » ou « bonjour madame » plutôt que le bonjour tout court…
et bien 30 ans après ces principes sont restés, cela fait partie de mon éducation et cela restera…
Donc voilà bonne maman ce que tu m’as laissé…
Avec ça je pourrais rajouter le souvenir :
-des briques chauffées sur le poêle que l’on mettait ensuite dans le lit
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des frites servies dans un cornet que tu fabriquais en papier d’aluminium
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de la tarte à la crème et aux abricots, de la tarte au citron, des « mokas » et autres pâtisseries…
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de la friction à l’eau de Cologne à la sortie de la douche
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du jus de raisin (que je n’ai jamais rebu ailleurs ensuite)
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de la lessiveuse manuelle
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du chauffage au charbon et du bruit que ça faisait quand tu tisonnais
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des gaufres fourrées faites maison
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de ton inquiétude et de tes légendaires « et bébébébébé »
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de tes cahiers de compte où tu consignais la moindre dépense
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des courses à la bonbonnière
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des courses chez leroy (bonjour Madame Leroy)
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des messes où on entendait chanter fort Grand père
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des tes moult appels le matin pour que j’aille enfin m’habiller
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de l’eau bénite en haut de l’escalier
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de tes tenues multicouches
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de la boite aux lettres en forme de maison
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de la boite aux lettres en forme de maison dans laquelle on mettait les escargots
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de la fois où tu as jeté mon magazine « 20 ans » car ça n’était pas respectable
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quand tu me tenais la main quand on était couché
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de ta peau de joue toute douce….
et puis il y aussi les choses racontées plusieurs fois et dont on ne sait plus si ce sont de vrais souvenirs ou pas :
-quand je te disais « ma petite bonne maman »
-quand je jouais avec tes échantillons de parfums pendant la messe
et quand je voulais que tu me téléphones une fois que tu serais au ciel…
Alors voilà, maintenant que tu y as rejoins grand-père, trouve une belle cabine téléphonique comme celle où on allait passer les appels au bout de la rue de Paris pour donner des nouvelles de temps en temps…. »